Avant tout, un énorme merci à Lolita Sene, du blog J’aime ton Wine, d’avoir eu cette excellentissime idée, qui j’espère me mettra le pied à l’étrier pour rejoindre votre folle équipée.
Voilà quelques temps que je suivais vos pérégrinations vdviennes, de loin, via le blog de l’attachant Sanglier helvétique. Je lisais, papillonnais, mais ne trouvais jamais cette petite impulsion qui nous fait prendre le virtuel stylo et qui donne cette irrépressible envie de raconter.
Il a fallu attendre ce jour, plutôt hier soir en fait, pour avoir le déclic. Un déclic musical, web et mélancolique. Remettons dans le contexte. Le 26 septembre 2008 est mort Marc Moulin, un touche à tout, homme de radio et Jazzman, voire musicien polymorphe.
Il a fait naître en moi, très jeune, une passion pour l’humour un peu noir parfois en retenue. Puis grandissant, j’ai découvert Marc Moulin le musicien, et donc le Jazz « à la Marc Moulin » : rythmique, légèrement moderne électro, où il agit tel un architecte et non une star.
Hier, à l’occasion des 5ans de son décès, une soirée rétrospective lui était consacrée. Je cale la télévision sur la chaîne en fin de soirée, tout en allant sur l’internet vinique. Du Moulin en fond sonore, le texte décalé de Patrick devant les yeux, puis je lance un autre morceau sur youtube, et retombe sur une photo d’un vin bu il y a peu. Le lien est là, s’imposant à lui-même.
Il me faudra encore la nuit pour mûrir l’idée, lentement, comme on déguste ce vin, mais aussi comme travaillait l’idole du jour, une sorte de paresseux hyperactif comme j’aimeras l’être (malheureusement, je suis bien plus paresseux qu’hyperactif). Ce matin au réveil, c’était décidé, j’allais écrire.
L’accord du jour :
Feet, de Marc Moulin (dans Into the Dark, plage 10) et un Chambolle-Musigny 1er cru Les Fuées 2007 du domaine Felettig.
Peut-être est-ce l’excitation de la nouveauté, l’admiration du musicien qui m’entraîne vers des comparaisons boiteuses, mais je trouve que ces 2 œuvres se répondent en tant de point. Le titre, « Feet » nous amène déjà à la mesure, à la terre, là où les Fuées est un climat très terrien dans Chambolle.
Plus important, le rythme du titre, lent, envoûtant, renvoie inexorablement à ce Chambolle réservé et tellement expressif à la fois. Pas d’éclats mais de la montée en puissance, à l’énergie contenue mais livrant ses secrets au fil du temps, avec une légère montée en tension, toujours soyeuse cependant.
Dans les notes arômatiques, je vois également le jazz, ce jazz. Une petite note fumée, qui transporte dans un hypothétique club new-yorkais, en fin de soirée, puis des saveurs de violette sur les petits coups de trompette, d’épices et de cassis roulants sur la langue comme le son roule dans le soufflé, avec une belle longueur.
Enfin, et c’est le plus important, c’est l’accord des sentiments. Les deux me transportent dans un bien-être un peu mélancolique, détaché des tracas quotidiens. J’adore le vin, j’adore le jazz, surtout le vendredi.
Bravo ! De ce côté-là au moins, on est proche…
Nous sommes éloignés dans d’autres domaines? Mis à part géographiquement bien sûr 🙂
Bravo, Jehan ! Super billet pour cette 1ère participation aux VdV’s. Bien qu’étant également grand amateur de jazz, je ne connaissais pas la musique de Marc Moulin, merci pour cette belle découverte ! Je ne doute pas que le Chambolle-Musigny s’accordait parfaitement…