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Le Verre et l Assiette

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Florian Beck-Hartweg, le Savoir de la Terre

1 August 2016 by verreassiette Leave a Comment

Voici le portrait d’un vigneron alsacien qui a fait le choix, il y a quelques années, de la viticulture biologique. Un homme mesuré loin de tout intégrisme, qui ne se contente pas de se questionner sur son environnement mais qui agit après réflexion, pour in fine produire, dans le respect de sa terre et de ses ancêtres, un vin qui lui ressemble. Aujourd’hui je vais vous parler du domaine Beck-Hartweg à travers Florian, jeune propriétaire des lieux.

Florian, vigneron passionné

Florian, vigneron passionné

Florian, la science et les mains

J’ai découvert Florian alors qu’il était encore bien jeune (et moi aussi d’ailleurs), rencontré par hasard sur feu degustateurs.com, un forum vinique où déjà ses interventions étaient empreintes d’esprit d’analyse, d’écoute et de réflexion là où beaucoup se contentaient de prises de positions aussi fortes que peu argumentées. D’une famille vigneronne, avec une volonté ferme d’emprunter la voie familiale, Florian a pris le temps de faire bien les choses, en continuant sa formation après le traditionnel BTS viti-oeno à Rouffach. Après une licence en commerce international à l’Université de Strasbourg, il élargit encore son spectre universitaire par une spécialisation en langues, tout en se formant également sur le côté aux sciences de la vigne. Encore aujourd’hui, par sa participation à divers groupes tels que l’Université des Grands Vins ou Vinabio et une mise à niveau continuelle sur les techniques de culture douce, il montre que le travail de la terre nécessite de plus en plus de connaissances et de traduction de celles-ci en gestes.

Évidemment, Florian a choisi la voie bio, dans la pure continuité du travail parental, mais encore une fois il trace sa voie, ne se contente pas de suivre les bonnes règles de la viticulture biologique mais tente de précéder celles de demain, en s’appuyant sur son passé.

La Nature en exemple 

florian, vigneron passionnant

florian Beck-Harwteg, vigneron passionnant

La connaissance de la Nature et de son comportement sont des choses primordiales au domaine. La vie du sol est, dans la philosophie de la maison, l’alpha et l’omega de la conception d’un vin de terroir, aussi toute l’attention nécessaire est portée à la préservation de la qualité du substrat. Pour comprendre la stratégie de gestion des sols du domaine, il faut partir du postulat, limpide, que Florian aime à répéter : le but est de laisser la nature faire un maximum, on se rend compte que les endroits où le sol est le meilleur est celui où l’homme n’a pas mis les pieds. Il faut, à partir de là, mettre en place un travail de longue haleine pour arriver à approcher la qualité de ces sols meubles et riches des (vraies) forets. Aujourd’hui, les sols ne sont évidemment plus désherbés, pas labourés, ne sont pas fauchés, pas fertilisés et ne voient presque pas d’engins motorisés les tasser. Autre pratique du domaine, étonnante, mais qui manifestement donne d’excellents résultats, il n’est pas question de rognage chez eux. De fait, ils partent du principe qu’une vigne rognée utilisera plus d’énergie pour faire de la feuille alors qu’en été, elle doit en utiliser pour le fruit, et force est de constater que les vignes du domaine ne sont pas délurées, et qu’en bouteille le résultat est probant, nous y reviendrons.

Au-delà de la viticulture Bio…

C’est parce qu’ils cherchaient un résultat le plus naturel possible que la famille Beck-Hartweg n’est passée au bio qu’en 2008. De fait, le travail de la vigne au bio “traditionnel” implique du labour, ce qui n’était pas recherché ici, pour 2 causes principales : le labour, s’il est fait toujours à même profondeur provoque une “semelle” (sorte de croûte qui devient plus imperméable avec le temps) et surtout il chamboule toute la faune et la flore de surface, dont l’équilibre est tant recherché par Florian. Après plusieurs années où le fauchage, qui apporte un gros boost de minéraux une fois fait, a été de plus en plus retardé, le domaine se passe donc carrément de celui-ci en profitant du décalage des besoins (l’herbe a un grand besoin de minéraux au début du printemps, tandis que la vigne en a besoin lors de sa floraison). Le fait de coucher les herbes, au rolofaca, crée un tapis végétal qui se décompose doucement et nourrit, sans pic mais sans creux, la vigne au long de l’année.

Le rolofaca, dont les dents couchent les herbes

Le rolofaca, dont les dents couchent les herbes

L’innovation de la connaissance

Florian Beck-Hartweg est à la pointe des techniques culturales, mais pas de matériel dernier cri chez lui, car c’est sur la compréhension, la prévention et le travail manuel que tout se joue. Petit exemple frappant, lorsqu’il a changé de comptable, ce dernier lui a signalé une erreur car il ne retrouvait que 17€ en frais de produits de cave sur l’année écoulée…. erreur inexistante évidemment, seul le SO2 ayant droit de cité dans cette belle cave de Dambach. Une chose que admirable dans ce domaine est que chaque choix semble guidé par une nécessité, par un but. Même le choix de travailler la vigne totalement eux-même n’est pas dicté par une contrainte mais par un objectif :  pour eux c’est dans les gestes les moins techniques que l’on prend le plus de temps d’observer l’environnement, et de sentir au mieux les différents terroirs. On retrouve dans toutes les décisions le “bon sens paysan” et l’intellectualisme universitaire qui se côtoient sans cesse, donnant un vrai sens à chaque action.

une vue sur le Frankstein

une vue sur le Frankstein

Le Nature en horizon

La continuité naturelle du travail terrien du domaine est de garder la même philosophie en cave. Comme expliqué, seul du SO2 est utilisé au domaine, et les produits plus technologiques eux sont bannis. L’utilisation du soufre fait toujours l’objet de débats houleux dans la vinosphère, surtout sa non-utilisation en fait. Sous l’impulsion de Mathilde, le domaine me semble en recherche d’une plus grande diminution encore de l’utilisation de SO2, mais avec une sagesse digne de Jules Chauvet : l’absence d’utilisation de soufre ne doit pas être une obligation immuable mais un moyen pour exprimer au mieux ce que le vigneron veut retransmettre dans la bouteille.

Le Domaine Beck-Hartweg

Florian est avec sa femme Mathilde propriétaire du domaine Beck-Hartweg, entreprise plus que séculaire dans le très authentique village de Dambach-la-Ville dans le Bas-Rhin. Ce village, s’il n’a pas l’aura des Riquewhir, Ribeauvillé ou Kaysersberg, est pourtant un des villages les plus importants de l’Alsace viticole et contient en son sein le plus grand nombre d’embouteilleurs et de plus, moins touristique, Dambach a pu préserver un bien-vivre à taille humaine, respectueux du passé, à l’image de la famille Beck-Hartweg d’ailleurs.

vieux foudre du domaine Beck-Hartweg

vieux foudre du domaine Beck-Hartweg

Le domaine, dont les premières traces écrites datent de 1590 (!!!) en est avec Florian à la 14ème génération vigneronne. D’une superficie en production d’un peu moins de 6hectares, la volonté continuelle est de garder le contrôle direct sur toutes les terres. Toutes les parcelles sont distribuées autour du village de Dambach, avec juste une petite incursion dans le Nothalten voisin. Le terroir “phare” de la commune, le granitique Frankstein, est représenté largement dans les possessions du domaine.

florian9

6 hectares, une famille

Alors que le domaine s’est enrichi récemment d’une belle parcelle, la question de l’agrandissement est évidemment posée par le curieux que je suis. Mais ici encore, sagesse et réflexion sont de mise. La volonté étant de pouvoir travailler manuellement toutes les vignes,  6hectares en production est la grande limite. Les quelques acquisitions permettront à Mathilde et Florian d’augmenter le temps de jachère des terres, un “luxe temporel” qui a son importance.

La politique des prix du domaine est extrêmement sage, alors que la production ne suffit pas à tarir la demande. Encore un choix familial, celui de vivre de son métier sans chercher à s’enrichir, celui de la proximité avec sa clientèle et le contact avec celle-ci. Sans faire de concessions sur la qualité du travail, c’est en se passant d’agents, de salons coûteux et de dépenses variées que le modèle tient bien la route. Malheureusement, dans une société où beaucoup se mesure au prix et à l’argent, on ne peut nier un certain déficit d’image du domaine par rapport à des collègues aux tarifs plus offensifs.

Une partie de la gamme de vins du domaine

Une partie de la gamme de vins du domaine

Signature Granit

Situé aux contreforts du Frankstein, le domaine est évidemment marqué par le Granit, même si des terroirs sablonneux sont également présents assez largement (ainsi qu’une petite touche volcanique sur une parcelle). Le style des vins est très marqué par ces 2 types de sols, suivant les cuvées. D’une manière générale, le Frankstein, qui est un des grands crus les mieux délimités d’Alsace avec ses 4 côteaux plein sud successifs aux mêmes caractéristiques géologiques, donne des vins qui prennent un peu de temps à se faire. Jeunes, une impression parfois un peu sucrée peu dominer, avant que la salinité ne prenne le dessus et dévoile la minéralité des vins dans toute sa finesse. Les sols limoneux eux donnent des vins moins profonds mais plus aromatiques jeunes.

source http://beckhartweg.fr

Évolution, sans révolution

Client de la maison depuis quelques années maintenant, j’ai vraiment l’impression d’assister à un processus d’évolution rapide du style des vins, dans toutefois une continuité de ce qui se faisait avant. Des vins qui ont toujours été peu marqués par le travail en cave, assez déliés jeunes et qui vieillissent bien pour les Grands Crus, je connaissais ça. Mais depuis 3-4 ans, la gamme est de plus en plus homogène, les vins de coteaux ont gagné énormément en structure par rapport à ce que l’on trouvait, ils perdent les arômes variétaux, gagnent en complexité et en longueur. J’ai pu également noter l’apparition de cuvée sans soufre, que ce soit par le très qualitatif Pinot Noir F (parce que produit dans le Frankstein) qui montre que le terroir prend pleinement le pas sur le cépage ou par leur nouvelle cuvée “Tout naturellement” en blanc, un vrai vin de copain qui lui est, à mon goût, légèrement marqué par des arômes propres au style de vin. Le domaine est, à ce stade, à une croisée des chemins où des choix stylistiques seront à effectuer, toujours dans le questionnement de ce qui retransmet le mieux leurs terroirs et les expressions qui y sont liées, et j’ai confiance en Mathilde et Florian Beck-Hartweg pour garder ce qui fait la singularité de ce domaine,

La cuvée "tout naturellement", avec un hommage spécial à Patrick Bottcher, homme de conviction passionné et passionnant.

La cuvée “tout naturellement”, avec un hommage spécial à Patrick Bottcher, homme de conviction passionné et passionnant.

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