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Le Verre et l Assiette

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As Veyou l’Porê? Oui, chez Benoît et Mélanie, maraîchers bio!

15 August 2014 by verreassiette 5 Comments

Benoît Redant, Maraîcher convaincu

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Voici un producteur, enfin un couple de producteurs car avec Mélanie sa compagne ils mènent leur projet ensemble, dont je suis fier de parler. Fier parce que je pense avoir la chance de compter parmis mes « fournisseurs » un maraîcher de grand talent et d’une grande rigueur, que j’ai pu découvrir un peu plus le temps d’un dimanche qui m’a semblé bien trop court tellement il fut instructif. Quelques heures de démonstration de culture maraîchère sont bien peu de chose en rapport avec tout ce qu’il faut mettre en oeuvre pour la production de beaux légumes mais suffisantes pour m’en mettre plein les yeux.

On ne parlera pas, pour une fois, de produits finis mais de l’essence même de la gastronomie et de l’alimentation : les légumes, les vrais, ceux qui poussent dans une terre traitée avec respect et qui suivront un circuit assez court et qualitatif jusque dans nos assiettes.

Benoît et Mélanie

Avant de parler de leur structure, présentons les acteurs de cette belle pièce d’agriculture, Benoît Redant et Mélanie Bronckaerts. Benoît a toujours été attiré par la culture de légumes ; c’est ainsi qu’il se rappelle que déjà ado, il voulait travailler la terre ; il suivra naturellement des études d’agronomie. Conscient qu’il ne pourrait jamais reprendre une ferme, il faut décidemment être fils ou fille d’agriculteur pour avoir la chance d’en reprendre une, Benoît décide de travailler dans divers projets toujours en lien avec le travail maraîcher, dont à la Bourrache comme formateur.4

Benoît et Mélanie devant la serre

Benoît et Mélanie devant la serre

L’ASBL la Bourrache est une entreprise de formation par le travail (EFT) centrée sur la culture de la terre selon un mode biologique ainsi que la commercialisation du produit de cette terre… un but qui colle tellement à l’image que l’on peut se faire de Benoît, plus intéressé à la formation et au maraîchage en tant que tel qu’au métier de commerçant ( il a d’ailleurs, un moment de sa vie, choisi de réduire son temps de travail pour vivre simplement, avec ce qui est nécessaire et non superflu. Cette recherche de simplicité volontaire et de retour aux fondements des valeurs qu’ils défendent et s’appliquent coule de source in fine.)

Lors de cette période Bourrachienne, il rencontre Mélanie, qui y travaille également après l’obtention d’une licence en criminologie.

Du peu que je le connais, je peux dire que Benoît est un homme de principes, passionné et pédagogue, comme en atteste son passé de formateur et sa recherche toujours actuelle de transmission de savoir, que ce soit via des stages de traction animale (nous y reviendrons) ou via l’acceptation de perdre du temps à recevoir des clients curieux comme je peux l’être. Mélanie me semble être la partie « calme » du couple, là où Benoît se montre incisif elle me semble plus mesurée dans ses propos tout en gardant la même détermination, chose qui transparaît dans le discours des 2 d’une manière vraiment frappante.

Chou-rave dans la serre...

Chou-rave dans la serre…

Je les admire aussi car s’ils s’appliquent un mode de vie qui leur est propre et proche de la nature, ils ne sont jamais dans le jugement personnel sur les choix des autres, je pense ici à moi et toutes mes inconsistances qui font que je cherche à manger le plus souvent local mais ne m’interdit ni nourriture exotique ni voyages réguliers aux 4 coins de la France…

As vèyou l’porê ?

Parlons maintenant de leur entreprise de maraîchage, nommée As vèyou l’porê. Il s’agit d’une structure intégrée où ils produisent et vendent leurs légumes en circuit direct. Quelques dizaines de variétés de légumes y poussent, et au besoin des achats dans des structures bio les plus proches possibles sont faits, car il faut bien proposer un assortiment acceptable et assez complet sur les marchés.

Un point de chute, Jallet

Vue des serres et de Jallet

Vue des serres et de Jallet

Après avoir du louer des terres durant quelques années, avec l’incertitude et les tracas inhérents à la location, ils sont maintenant -enfin- stabilisés dans le hameau de Jallet, un magnifique plateau sur les hauteurs d’Ohey, commune dans les contreforts condruzien de Huy. Les un peu moins de 3 hectares acquis dans cet idyllique endroit ne sont pas tous dévoués à la culture maraîchère, mais Mélanie et Benoît ont une vision intégrée de la gestion de leur lopin de terre, avec un projet de structuration des lieux déjà très réfléchi.


Alors que pour l’instant quelques grandes serres tunnels, des rangs de culture et un embryon d’enclos pour l’âne et le cheval sont présents, dans le futur une structure pour l’irrigation, des espaces de stockages et une habitation devraient voir le jour, le tout dans un agencement tel que la facilité et la rentabilité du travail s’en trouveraient améliorées. Quand on en parle avec Benoît, sur le terrain, on a l’impression de déjà visualiser les bâtiments et aménagements, dans une logique implacable.
Parmi d’autres choses, les aménagements consisteront par exemple en un ensemble de haies qui protègent à la fois des vents du nord et du sud-ouest (dominants), découpage des terrains de culture de légumes pour faire de la rotation tous les 6ans afin d’éviter l’installation des maladies, et également un peu de culture céréalière peut-être…

La Traction animale : la Kassine

Le maraîchage en traction animale à la kassine est à la fois un choix écologique, philosophique, mais également économique et pratique, tant il est adapté au maraîchage à taille humaine.

redant_cheval La Kassine, dont on entend de plus en plus parler, est un porte outil multi-usage adapté à la traction animale, si bien qu’avec différentes adaptations de l’outil, on peut pratiquer tous les travaux nécessaires au maraîchage, et si tant est que l’on possède et que l’on sait diriger les animaux adéquats, on y gagne à la fois en empreinte écologique mais surtout en rentabilité de travail : le travail est plus rapide qu’au tracteur et motoculteur parce que moins éprouvant pour l’homme et très précis.

La partie labour et travail de force se fait à l’aide d’un cheval de trait ardennais de plus ou moins 5ans, que Benoît a débourré un peu à l’arrache mais qui se montre bien puissant et travailleur malgré un bon petit caractère, tandis que les travaux de précisions se font plutôt avec les 2 ânes, qui sont bien plus précis afin de ne pas endommager les rangs de légumes.
Les principaux avantages de la Kassine sont donc la fiabilité, l’économie d’outils motorisés (et les problèmes liés), la préservation de la santé de l’agriculteur (en délégant les lourdes tâches) à l’animal, l’adaptation aux surfaces humaines (très adapté pour 3 ha) et la préservation du sol car les engins agricoles peuvent vite être lourds donc provoquer le tassement des sols.

redantoutil
J’ai évidemment posé la question de la biodynamie à Benoît, qui ne la pratique pas, car après la lecture de Steiner, il trouve que la part d’ésotérisme dans la biodynamie est bien trop importante, et s’il a testé un peu les effets de la lune sur les semis, ce n’est pas avec un écart qualitatif mesurable pour lui. Il s’en tient donc à ce qui in fine est le plus important, et de loin : le travail régulier et sans relâche afin de garder son matériel végétal au top, car oui la régularité du travail, ainsi que la saisonnalité, est très importante et impose des journées de travail variables, qui peuvent se prolonger sur plus de 15heures (!!!) lors de certains moments (d’où la volonté de l’installation du domicile sur place… et la présence d’une caravane afin de ne pas perdre de temps en trajets lors des journées chargées)

As vèyou leurs points de vente ?

Produire c’est bien, mais encore faut-il écouler la production. En accord avec leur philosophie, leurs légumes ne parcourent guère plus d’une poignée de kilomètres avant de trouver preneur : Ils sont présents sur 2 marchés régionaux (Amay et Huy) et vont bientôt ouvrir une petite structure de vente sur leur terrain, après avoir arrêté les paniers de légumes il y a peu. Bien qu’il s’agisse d’une activité totalement différente de la production, Benoît et Mélanie tiennent à ce contact avec les gens qu’offrent les marchés.

Et dans l’assiette ?

Bien cultiver les légumes, c’est une bonne chose, mais encore faut-il qu’ils soient bons à la dégustation. A la base, je ne demande pas aux légumes de Benoît et Mélanie d’être meilleurs, mais d’être aussi bon, le prix légèrement supérieur étant largement compensé par la nature locale de la production.

Mais il faut être de bon compte, il y a une réelle différence gustative entre une bonne partie des légumes produits ici et l’équivalent bio en grande surface ou autres : les carottes ont un goût plus profond, les céleri-rave ont une légère sapidité et un croquant fou, le céleri branche e un goût bien concentré, etc.
Cette qualité est bien évidemment dûe au sol et à son travail, mais également aux variétés sélectionnées par Benoît. Encore une fois j’apprécie grandement sa manière de fonctionner, centrée sur le goût et non le nom : c’est ainsi qu’il teste de temps en temps diverses variétés anciennes ou non à l’aveugle et détermine son choix par rapport au goût : voici un choix courageux qui ne confine pas au marketing mais à l’envie de bien faire.

_____________________________________________________________________________

Benoît Redant et Mélanie Bronckaerts / As Veyou l’Porê
0488 75 79 24
Présents sur les marchés d’Amay le samedi et de Huy le mercredi
http://www.lespaniersdelegumes.be/contact

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Filed Under: Accueil, Visites Tagged With: as veyou l'pore, Benoît Redant, chevaux, chevaux de trait, jallet, kassine, Légumes, Maraîchage, mélanie bronckaert, production de légumes, traction animale

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Reader Interactions

Comments

  1. olga@Hamamet tacos says

    16 August 2014 at 12 h 15 min

    j’aime beaucoup cet article .
    merci pour le partage .

    Reply
    • verreassiette says

      16 August 2014 at 12 h 18 min

      Merci de votre commentaire 🙂

      Reply
  2. David says

    20 August 2014 at 23 h 00 min

    Un bon article qui donne envie de manger de bons légumes

    Reply
  3. Madeleine Delbecq says

    12 January 2019 at 14 h 30 min

    Fidèle cliente de Benoit et Mélanie sur le marché d’ Amay merci pour cet élogieux article qui nous fait connaitre leur parcours très courageux. Bon vent à eux!

    Reply
    • verreassiette says

      13 January 2019 at 23 h 07 min

      Merci de votre mot. Ce sont des gens en or, qui montrent que la production de haut vol en matière légumière est affaire de courage, intelligence et dur labeur bien plus que de technologie sans compréhension. Ils sont géniaux.

      Reply

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